53ème édition du Bourget
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Que faut-il en retenir ?
Avec un nombre de commandes en repli par rapport aux autres années mais supérieur à Boeing et des annonces structurantes sur le plan social, le bilan de ce salon du Bourget reste mitigé.
C’est un total de 363 commandes et engagements qui auront été passés (149 commandes fermes) permettant à Airbus de prendre une longueur d’avance sur Boeing. Au-delà de ces chiffres, accusant une forte baisse par rapport à 2017, on notera plus particulièrement l’annonce du lancement de l’A321XLR, nouveau porteur milieu de gamme qui totalise 226 commandes et/ou engagements d’achats. Par ailleurs, avec 85 commandes ou engagements pour l’A220, les compagnies aériennes réaffirment leur confiance dans ce nouveau programme issu de la JV avec Bombardier. On regrettera l’absence de prises de commandes sur le programme A350.
Ce salon aura aussi été synonyme d’annonces structurantes :
- Pour la filière aéronautique, avec l’officialisation du lancement du programme Usine du futur. Ce programme, piloté par le GIFAS, permettra d’accompagner 300 entreprises (PME – ETI – TPE) du secteur aéronautique sur la période 2019 – 2022 dans la transformation numérique de notre industrie. L’objectif est clair, améliorer la compétitive de l’ensemble de l’écosystème, augmenter la flexibilité, la réactivité et renforcer de fait la collaboration au sein de la filière. On notera aussi, le grand plan d’accompagnement pour l’Engagement et le Développement de l’Emploi et des Compétences (EDEC). Ce plan vise à identifier les métiers en transformation et accompagner les entreprises dans la montée en compétences de leurs ressources. Ceci permettra par exemple d’accroître l’attractivité du secteur aéronautique qui, notamment, face à l’industrie du numérique, peine à recruter.
- Pour l’emploi, la filière aéronautique prévoit 22000 recrutements en contrat en 2019, 4000 alternants et 8000 stagiaires. Pour sa part Airbus a annoncé 6000 recrutements pour le Groupe en 2019, soit autant qu’en 2018 dont 50% sont prévus en France. Pour rappel, 40% des effectifs Airbus d’ici à 2027 devront être renouvelés, correspondant à environ 50 000 postes. La gestion des nouvelles compétences, l’attractivité des talents et la fidélisation des salariés seront bien évidement au cœur des enjeux auquel le groupe devra faire face.
Dans un contexte général de questionnement face à son impact environnemental (nouvelles règlementation, pression sociétale …), notre industrie va devoir trouver des solutions afin d’assurer sa pérennité. C’est ce que le secteur s’est engagé à faire en se fixant un objectif de réduction de 50% de ses émissions de gaz à horizon 2050. Parmi les grands projets initiés au sein d’airbus avec le support du CORAC, on retrouve l’étude de nouveaux systèmes de propulsion basés sur des carburants alternatifs au kérosène, l’hybridation des motorisations mixant énergie classique et électrique, l’utilisation de nouveaux matériaux de construction, l’exploration de formes d’avions différentes, de l’optimisions de vol…
Pour la CFE-CGC, ce 53ème Bourget restera un salon en demi-teinte. Malgré l’annonce du lancement de son nouveau porteur A321XLR, donnant un avantage sur son concurrent, les prises de commandes opérées sur ce salon restent très en deçà de 2017, mettant par exemple à risque, du fait de l’absence de commande, le book to bill du programme A350.
La CFE-CGC se félicite du lancement officiel du programme « usine du futur » qui devrait permettre de maintenir une dynamique au sein de notre filière en permettant aux PME d’être mieux armées pour faire face aux défis de compétitivité à venir. La feuille de route, pour la R&T du secteur aéronautique, partagée au niveau national et supportée par le CORAC, permettra, elle, de maintenir les adaptations de la filière aux nouveaux enjeux technologiques, notamment environnementaux, des prochaines générations d’aéronefs.
Concernant l’emploi, la CFE-CGC continuera de revendiquer les embauches des alternants en priorité et s’assurera qu’aucune fonction ou métier ne soit oublié.